L’automédication désigne le fait pour un patient d’avoir recours à un ou plusieurs médicaments dispensé dans une pharmacie sans prescription par un médecin. Il s’agit d’une attitude qui peut pousser à une consommation excessive et inappropriée.
L’automédication est un phénomène qui prend de l’ampleur en Tunisie et qui suscite l’inquiétude. En effet, certains symptômes qui paraissent similaires peuvent être associés à des problèmes de santé très différents, et les patients peuvent prendre des décisions malheureuses, contre indiquées pour leur état de santé réel.
Les dangers de l’automédication sont multiples. En effet, les médicaments ne sont pas des produits de consommation banal et peuvent devenir des substances potentiellement dangereuses et entraîner des complications sévères, telle que :
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Méconnaissance de la composition du médicament (contre-indications et précautions d’emploi)
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Toxicité méconnue
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Méconnaissance des effets secondaires
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Non-respect des dates de péremption
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Aggravation d’un état au départ peu grave
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Interactions médicamenteuses (association incompatible, médicament s synergiques)
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Erreur de posologie (sous dosage ou surdosage)
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Non prise en compte des éventuelles allergies
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Masquer certains symptômes (fièvre, céphalée…)
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fausser l'interprétation des résultats biologiques
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Retard de diagnostic et aggravation des maux
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Peut entrainer d'autres maladies, la surconsommation de médicaments “ antidouleurs” (aspirine, ibuprofène) peut provoquer des insuffisances rénales ou un empoisonnement.
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Antibiorésistance (résistance des bactéries à un antibiotique) et accoutumance
En plus, certains produits induisant des troubles du comportement (somnolence, vertige,…) peuvent initier des accidents lors du travail ou de la conduite sur route, ou renforcer des pathologies liées à l’addiction.
Même si l’automédication n’est pas déraisonnable lorsqu’elle s’avère utile dans l’attente d’un avis médical pour pallier temporairement un trouble important et mono-symptomatique par une médication adaptée de courte durée et à faible risque, si l’information liée au produit est connue pertinente et respectée, elle risque de devenir très dangereuse si elle échappe trop longtemps à une consultation médicale ou si elle est utilisée de façon irréfléchie alors que la maladie responsable du trouble n’est pas encore identifiée.